Qu’est-ce que la dissonance cognitive ?
Selon le psycho-sociologue L. Festinger, la dissonance cognitive est la tension inconfortable ressentie par un individu lorsque certaines de ses cognitions (pensées, croyances, ressentis, attitudes, valeurs) ou comportements sont en contradiction, en opposition ou en incohérence interne.
Cela peut aussi s’exprimer par un conflit interne entre les actions dictées par le mental et les actions guidées par le cœur.
Dans la vie courante, cela s’observe par une opposition entre :
- les croyances et les actions,
- les paroles et les actes et
- les pensées et les comportements.
Exemples : je prône le respect des autres mais je dénigre mon voisin ; je pense être une personne honnête mais je ne dis rien lorsque la caissière oublie de me compter un article, etc.
A un niveau plus collectif, ce mécanisme est bien connu de la politique et du marketing qui invitent au déni, à des mécanismes de survie et/ou à des comportement de distraction pour éviter de voir la réalité.
« Le concept est lié au fait qu’il est plus difficile pour un individu de corriger des idées acquises depuis longtemps que d’apprendre des idées nouvelles pour lesquelles il ne dispose pas encore d’un modèle ou d’un système de représentation. »
Cela élimine la pensée critique, le bon sens et les pensées cohérentes. Cela influence les systèmes de valeur dans la Société, dans l’inconscient collectif, et manipule l’obtention du consentement des individus (cf Loi du consentement). En effet, il est parfois plus facile d’adhérer à une manipulation de groupe et de suivre l’opinion générale que de questionner ce qui est présenté comme la vérité.
Selon Wikipedia, il a par exemple été relevé que le fait de se laver les mains après une décision contraire à nos valeurs « réduit la dissonance, probablement parce que la dissonance est souvent causée par une dévalorisation de soi, aussi associée au manque d’hygiène personnelle. »
Dans quelle mesure, ce concept a-t-il été utilisé pendant la pandémie ?
Cela peut même amener des distorsions et des associations entre des croyances négatives et des choses positives.
Exemple : la guerre ou la violence apporte la paix ! Accepter des restrictions de liberté permet d’être libre !
Conséquences de la dissonance cognitive
Les personnes en dissonance cognitive refusent de reconnaître ce qui est sous leur nez et ce qui est appuyé par des preuves (pour préserver leurs croyances initiales). Elles s’accrochent au déni et à l’auto-illusion générés par la peur et l’évitement de la souffrance. Elles préfèrent croire aux mensonges et sauvegarder leurs croyances importantes pour leur personnalité plutôt que d’activer leur esprit critique, leur bon sens et leur intuition et prendre des décisions éclairées. Cf Ascension Glossary.
Toutefois, intérieurement, la dissonance cognitive peut se manifester par des conflits psycho-émotionnels et spirituels et entraîner ainsi :
- mal-être, inconfort psychologique moral et mental
- culpabilité et/ou honte, surtout s’il y a des conséquences négatives pour soi ou pour les autres
- anxiété
- renforcement des émotions et pensées négatives
- dévalorisation (lorsque nous agissons à l’encontre de nos croyances, lorsque ce nous affichons de nous-mêmes ne correspond pas à ce que nous savons de nous-mêmes)
- procrastination
- difficultés à prendre des décisions
- voire dépression
La dissonance cognitive a une ampleur psychologique plus importante lorsqu’elle touche aux valeurs essentielles de l’individu.
Par ailleurs, plus les cognitions dissonantes dépassent les cognitions consonantes (cad cohérentes), plus le mal-être est élevé.
Exemple : une personne fume (valeurs : détente et convivialité) alors qu’elle sait que c’est nocif pour sa santé, que cela lui fait payer des impôts indirects et que cela grève le budget de l’Assurance maladie.
Lorsque ces conflits ne sont pas résolus, rester en dissonance cognitive risque d’attirer plus d’énergies dissonantes ou négatives.
Stratégies de « réduction de la tension psychologique »
Pour retrouver une cohérence interne, l’individu va tenter, souvent inconsciemment, d’adopter certaines stratégies pour se sentir mieux :
- Se réaligner en ajustant son comportement à ses croyances/valeurs. Par exemple, si la personne est contre l’élevage intensif de volailles (valeur) elle va arrêter d’acheter du poulet élevé en batterie et privilégier le poulet élevé en plein air et bio (comportement) ou
- Modifier à l’inverse ses croyances ou valeurs pour rendre cohérent son comportement. Par exemple, si la personne pensait important de trier ses déchets et qu’elle ne le faisait pas, considérer maintenant que cela ne sert à rien de faire du tri sélectif (nouvelle croyance). En effet, selon Wikipedia, « l’homme n’agirait pas toujours rationnellement sur la base de ses convictions mais inversement il justifierait son comportement par un ajustement de ses cognitions à ce comportement. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive
- Réinterpréter la réalité pour préserver ses croyances. Exemple : Si tel politique a menti (alors que la personne a horreur du mensonge), c’est pour nous protéger (car croyance que tous les politiques veulent le bien du peuple) et non pour préserver ses intérêts ou servir des agendas mondialistes.
- Rejeter la responsabilité. Exemple : considérer qu’on a été obligé à faire quelque chose de contradictoire aidera à réduire la tension.
- Oubli / déni : faire comme si l’acte n’avait pas eu lieu.
- Rejeter l’information perturbante pour éviter la dissonance. Exemple : si quelqu’un désire quelque chose d’inatteignable, il réduit sa dissonance en la critiquant.
- Justifier son comportement ou sa cognition pour réaliser l’acte contradictoire et minimiser la portée de l’acte. Exemple : je peux manger du poulet industriel de temps en temps, ce n’est pas grave.
- Ajouter des éléments consonants pour justifier le comportement dissonant : Exemple, je ferai plus attention au tri sélectif la semaine prochaine pour compenser le fait que je ne le fasse pas aujourd’hui.
Pistes pour retrouver l’alignement intérieur
Certaines stratégies s’avèrent apaisantes à court terme.
Toutefois, c’est en développant l’observateur intérieur en en devenant plus conscient de soi-même et des mécanismes de l’ego que l’on peut identifier peu à peu les conflits qui nous habitent et les résoudre. Cela demande un investissement personnel et la capacité de se remettre en question pour regagner sa lucidité et son harmonie intérieure. Cela invite à se reconnecter à son cœur et à son intuition pour réhabiliter son discernement vibratoire (sa boussole spirituelle) et son alignement interne.
Pour cela, il est important de (re)prendre la responsabilité de nos choix et de rétablir la cohérence en alignant nos comportements/actions à nos valeurs, pensées et croyances. En effet, nos pensées façonnent nos croyances qui influent sur là où nous donnons notre consentement. De cette manière, cela va permettre de donner un consentement libre et éclairé à nos actions et non un consentement par défaut (cf Loi du consentement).
La méditation peut apporter une aide précieuse ainsi que certaines thérapies comportementales et cognitives.
Les questions à se poser peuvent être :
- Quelles sont les actions/parole que je pose qui ne sont pas en cohérence avec mes valeurs ?
- Comment puis-je rectifier mon comportement pour qu’il corresponde à mes valeurs ?
- Dois-je réactualiser mes croyances limitantes ou dépassées pour me sentir en phase avec les comportements que mon coeur m’invite à adopter ?
- Qu’est-ce qui me donne l’impression de souffrir intérieurement ?
- Quelles sont les pensées dissonantes que j’entretiens ?