L’avortement : une blessure de l’âme aux conséquences multiples (et souvent masquées)
Les femmes et les jeunes filles aujourd’hui ont la chance d’avoir accès aux moyens de contraception. Toutefois, il arrive que des « accidents » arrivent et qu’un enfant non désiré consciemment vienne se nicher dans la matrice de la femme.
C’est alors que des choix sont à poser :
- donner l’enfant à l’adoption, choix qui est de moins en moins courant en France ;
- garder l’enfant et réorganiser sa vie autour de son arrivée. Ceci peut amener un couple, qui n’était pas encore installé ensemble, à vivre sous le même toit ou encore à faire de nouveaux choix (d’études, professionnels, financiers, etc.) ;
- faire pratiquer un avortement ou IVG. Ce choix n’est pas neutre. Même s’il est assumé par les 2 partenaires, c’est la femme qui le vit dans sa chair et c’est elle qui en porte le poids et qui souvent se le fait payer inconsciemment par des mécanismes d’expiation :
- autosabotage inconscient au niveau du couple actuel (problèmes de sexualité, conflits, rupture) ou interdit de créer un nouveau couple
- difficultés professionnelles : projets qui « avortent »
- difficultés à s’autoriser à profiter des enfants vivants ou à s’autoriser une nouvelle grossesse
- dépression, maladie, accidents ou addictions problématiques pour la santé, traduisant une dynamique « je te suis », etc.
Et tout cela, même quand la décision a été bien vécue et accompagnée par le partenaire. Tout ceci est évidemment majoré quand la décision est imposée (par les parents, le partenaire, etc). Les questions qui se posent :
- comment la femme se voit-elle ou se vit-elle ?
- quel regard porte-t-elle sur l’homme ? et sur l’enfant ?
- comment l’homme voit-il la femme ? et l’enfant ?
- comment la femme regarde-t-elle ses autres enfants vivants ?
Dans le cas de l’avortement, les émotions sont très présentes : culpabilité, colère contre l’homme, tristesse. La colère contre l’homme permet en effet à la femme de se percevoir comme innocente. Les mécanismes d’expiation -souvent inconscients- lui donne l’illusion de réparation, tandis que la décision est « refoulée » ou banalisée et que l’être avorté reste occulté.
Quand je place une constellation de ce type, je constate que la femme ne peut regarder l’enfant et que l’homme est souvent dans le déni. Il est rare d’ailleurs qu’un homme mentionne qu’une de ses partenaires a fait une fausse-couche ou vécu un avortement avec lui. Cela fait rarement partie de sa réalité et il n’en parle même pas. L’enfant avorté ne peut partir et reste accroché à sa mère. Il a besoin d’être regardé pour être libéré, car toute exclusion du clan (d’un mort ou d’un vivant) constitue une violation de la Loi de l’appartenance.
La constellation familiale propose de mettre en place le triangle : mère – enfant – père, et de pacifier chaque binôme. Enfin, si le couple est encore ensemble, l’idée est que les 2 « parents » portent ensemble la décision et l’enfant avorté dans leur coeur. S’il y a d’autres enfants, l’important est qu’il ne porte pas la culpabilité pour les parents.