L’étude des constellations familiales ne m’avait pas laisser supposer combien la place des enfants de fausses-couches pouvait compter dans l’inconscient familial. C’est en commençant à animer des constellations familiales il y a quelques années que je me suis rendu compte des éléments suivants :
- l’enfant de la fausse-couche a besoin d’être reconnu dans le système et d’y avoir une place (sinon il est exclu) ;
- l’enfant qui suit la fausse-couche se vit souvent comme un enfant de remplacement et ne prend pas vraiment sa vie. Il se sent usurpateur, ne s’autorise pas pleinement à vivre et à réussir car il se dit inconsciemment que si l’autre avait survécu lui ne serait pas là ;
- l’enfant qui précède la fausse-couche peut se sentir coupable d’être en vie ;
- le père est en général dans le déni de l’existence de cet enfant et ne prend pas la mesure de la souffrance de sa compagne ;
- la mère se sent une « mauvaise matrice » et culpabilise. Parfois, elle aura du mal à s’attacher aux enfants suivants par peur de les perdre ;
- aucun des enfants de la fratrie ne se sent confortable et ceux qui suivent ne se sentent pas à leur juste place, ni dans la famille, ni dans la vie.
La constellation familiale permet à chacun de pacifier ses souffrances, de retrouver sa juste place et de laisser « partir » celui qui est bloqué entre deux mondes.
Il s’agit souvent de regarder l’enfant de la fausse-couche et de lui dire : « je te fais une place dans mon coeur. Un jour, moi aussi je mourrai. Regarde-moi avec bienveillance si je reste ». Ce à quoi l’enfant de la fausse-couche peut répondre à ses frères et soeurs qui le suivent « J’avais besoin d’être vu. Tu n’as pas volé ma place, c’est ta place. Tu n’as pas volé ma vie, c’est ta vie. Je te regarde avec bienveillance sur tu restes. »