Constellations familiales – 3ème loi : Donner / Recevoir
La dernière loi, celle du Donner / Recevoir, est sans doute celle qui rencontre le plus d’incompréhension, voire d’opposition. En effet, elle semble aller à l’encontre de la valorisation du sacrifice ou du don gratuit, fort biens vus dans nos sociétés judéo-chrétiennes.
Or, ce qui s’observe en constellations, c’est qu’il doit y avoir une recherche d’équilibre entre le DONNER et le RECEVOIR dans une relation.
Abordons tout de suite l’exception: la relation parents/enfants. En effet, les parents donnent et l’enfant reçoit/prend. C’est dans l’ordre des choses. Comme l’enfant ne pourra jamais rendre ce qu’il a reçu à ses parents (la vie, les soins, etc…), il ne peut rétablir l’équilibre qu’en redonnant un jour à ses propres enfants ou en transmettant à d’autres ce qu’il a reçu. Par conséquent, les parents ne sont pas non plus en droit de revendiquer le «retour sur investissement» et de dire « après tout ce que j’ai fait pour toi… ».
En dehors de ce cas, tout déséquilibre peut signer la fin de la relation, s’il n’y a pas de possibilité ou d’envie de ré-équilibrage. De la même façon, une recherche d’équilibre parfait signerait la fin de la relation. Par exemple, si un ami me fait un cadeau de 100 grammes de chocolat un jour et que la fois suivante c’est moi qui lui fait le même cadeau, je lui indique que nous sommes quittes et que la relation peut s’arrêter.
Dans les couples, pour que la relation grandisse en maturité, le volume d’échanges doit augmenter. Ainsi, le lien se renforce et l’amour grandit. Cela s’accompagne de joie, de paix et de légèreté. Parce que j’aime mon compagnon, je lui donne. Cela créé une pression chez lui qui l’invite à me donner un peu plus que ce qu’il a reçu. Ensuite, cela créé une pression chez moi qui m’incite à lui donner un peu plus et ainsi de suite… A l’inverse, un volume d’échanges restreint apporte peu de bonheur mais permet de rester libre.
Précaution: ne pas donner plus que ce que l’autre est prêt à prendre et est capable de redonner, sinon le déséquilibre s’installe.
Cas particuliers:
Donner sans prendre
Cela permet de garder une position haute puisque l’autre est en dette. Au bout d’un moment, c’est celui qui ne peut rétablir l’équilibre qui en veut à l’autre et éventuellement rompt la relation.
Refuser de prendre
Certains ne veulent rien devoir à personne et se sentent supérieurs voire différents. Mais ils vivent à l’économie et leur vie est vide et insatisfaisante. C’est notamment le cas des personnes souffrant de dépression.
Impossibilité ou incapacité de donner et donc de rendre (personnes disparues, handicap ou maladie de l’un…)
Partout où l’équilibre des échanges et le redonner n’est pas/plus possible, le moyen de se libérer de la pression sera de donner à quelqu’un d’autre ce qu’on a reçu.
Sinon, le remerciement sincère rétablit l’équilibre (quand il n’est pas là pour éviter de donner soi-même en retour !). Il s’agit de dire « Je prends avec bonheur et avec amour ».
Rétablir l’équilibre au négatif
Le besoin de justice et d’équilibre s’exprime aussi sur le volet négatif. Si quelqu’un me porte préjudice ou me fait souffrir, le besoin de réparation se manifeste tant du côté de la victime que du côté du coupable. Cette fois, l’équilibre doit se rétablir par un dommage en retour ou une demande de réparation, mais l’intensité doit être moindre. Sinon, dans un couple par exemple, la relation va s’arrêter.
Si la victime pardonne à l’autre pour lui éviter d’assumer la responsabilité de sa faute et éviter le conflit, cela ne permet pas de résoudre le déséquilibre. Si quelqu’un pardonne, il se sent supérieur et l’autre ne peut redevenir son égal. Pour qu’il y ait réconciliation, la victime doit demander réparation et le coupable doit porter les conséquences de ses actes (il ne doit pas non plus demander pardon). Ainsi chacun garde sa dignité. Sinon, le coupable n’a plus qu’à partir.
Parfois, réparer la faute ou le dommage n’est pas possible car c’est irréparable (mort…). Aucune action ne peut rétablir l’équilibre. Il ne reste plus qu’au coupable et à la victime à se soumettre au destin.