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La dissociation : un mécanisme de survie

Depuis que j’exerce en tant que psycho-praticienne, j’ai pu observer chez mes clients des comportements de dissociation, souvent consécutifs à des traumatismes vécus dans l’enfance (notamment l’abus sexuel et la maltraitance).

 

Qu’est-ce que la dissociation ?

La dissociation est un mécanisme de défense ou de protection mis en place lorsque les ressources de l’être ne peuvent gérer ce qui lui arrive (traumatisme psychique, physique, spirituel, stress intense, peur, accident, chute, etc.). La personne vit la scène de l’extérieur et ne ressent plus d’émotion.

C’est une réponse adaptative, une stratégie de survie –souvent mise en place chez l’enfant- lorsque le corps ou la psyché sont soumis à un ou plusieurs traumatismes (trahison, abandon, maltraitance, abus sexuel ou émotionnel) et/ou à environnement familial effrayant ou hautement imprévisible.

Cependant, la dissociation peut également se mettre en place chez l’adulte dans des situations de guerre, de deuil d’un être cher, etc.

Au moment de la mise en place de la dissociation, une partie de la personne essaye de se détacher d’une situation qu’elle ne peut gérer (pour ne pas souffrir) tandis qu’une autre partie reste connectée à la réalité. C’est comme si la personne flottait au-dessus de son corps, au moment d’un abus sexuel par exemple. Elle laisse son véhicule (corporel) en bas et son esprit s’évade.

C’est pourquoi l’on peut avoir en face de soi une personne qui nous parle et avoir le sentiment qu’elle est absente, comme si une partie d’elle-même était ailleurs, déconnectée, dans un autre espace-temps. Comme si la personne était dans une montgolfière, hors de son corps, avec une difficulté à être présente à elle-même dans l’instant.

Impacts de la dissociation

Même si cette stratégie de survie a pu être salvatrice à un moment donné où l’être ne se sentait pas en sécurité, les inconvénients sont nombreux quand cela perdure dans le temps :

  • Perte d’énergie vitale, de pouvoir personnel et d’une partie de l’identité
  • Manque d’ancrage et de présence à l’environnement et à son corps
  • Difficulté d’accès à ses émotions
  • A l’extrême, fragmentation de l’âme et/ou personnalités multiples (alters)

 

Il existe en effet plusieurs niveaux de dissociation

  • la dissociation primaire isole l’expérience, c’est la situation de stress post-traumatique ;
  • la dissociation secondaire est une désintégration de l’expérience, avec un « Moi observant » et un « Moi expérimentant » ;
  • la dissociation tertiaire est la genèse d’États du Moi indépendants (voir trouble dissociatif de l’identité), anciennement appelée Personnalités Multiples.

Le DSM V ajoute encore la fugue dissociative et le trouble dissociatif non spécifié, mais il existe en fait une grande diversité de dissociations, qui forment un continuum, depuis le simple détachement de l’environnement immédiat à un refoulement des ressentis physiques et émotionnels. Dans les cas les plus bénins, la dissociation peut être vue comme un mécanisme de défense qui apparaît en cherchant à maîtriser, minimiser ou supporter un stress, y compris l’ennui ou le conflit. À l’opposé dans ce continuum, on trouve la rêverie et enfin les états modifiés de conscience. (Wikipedia)

 

 

Les troubles dissociatifs (TD)

Les troubles dissociatifs impliquent des amnésies (de quelques minutes à quelques années), des perturbations ou des ruptures de la conscience, de l’identité ou de la perception.

Les personnes atteintes de troubles dissociatifs utilisent la dissociation de façon inconsciente et involontaire. Bien que les troubles dissociatifs soient souvent déclenchés par un traumatisme, le trouble de dépersonnalisation-réalisation peut être précédé uniquement par un stress élevé ou des substances psychoactives.

De même, les troubles dissociatifs sont souvent mal diagnostiqués parce qu’ils peuvent être associés au trouble de stress post-traumatique (TSPT).

 

Sortir de la Dissociation

Il est important d’identifier la présence du mécanisme de dissociation.

Ensuite, il sera utile d’être accompagné par un thérapeute pour :

  • retrouver son unité en accueillant toutes les parties de soi avec bienveillance et non jugement
  • s’ancrer dans son corps, s’enraciner
  • réhabiliter le corps
  • se libérer de croyances limitantes et notamment de celle qui consiste à penser que rester dans le corps est dangereux
  • focaliser sur l’instant présent

 

 

Les personnes souffrant de Troubles Dissociatifs de l’Identité (TDI ou Personnalités multiples) seront en général suivies par des thérapeutes spécialisés dans ces troubles. C’est un traumatisme vécu avant l’âge de 6 à 9 ans qui favorise leur émergence.

Il s’agira de faire prendre conscience à la « personnalité hôte » de la présence de ses autres personnalités (alters) –car elle n’en a pas conscience – puis de les intégrer et de les fusionner progressivement dans le continuum espace-temps correspondant. Cela est possible lorsque l’amnésie dissociative disparaît et que les mémoires deviennent conscientes. En effet, les personnalités alters sont engagées dans une réalité parallèle, vivent en boucle dans leur mémoire traumatique, ne progressent pas et restent figées à des âges et caractéristiques existant au moment de leur création. Contrairement à la personnalité hôte, les alters sont conscients d’eux-mêmes et souvent d’autres alters.

Quant à la fragmentation de l’âme est abordée par les « chamans » qui font du « Recouvrement d’âme ». On considère que l’âme s’égare lors d’un traumatisme et quitte le corps. Elle peut être volée ou bloquée par des esprits ou entités. Le chaman a pour mission de partir en chasse pour récupérer les parties d’âme et les rendre à leur propriétaire d’origine, avec l’aide des esprits protecteurs qui le soutiennent.

 

Documentation : Echelle des expériences dissociatives

http://www.uclep.be/wp-content/uploads/pdf/DES_FR.pdf

 

 

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