Les 3 lois à respecter en constellation familiale pour être à votre juste place et vivre VOTRE VIE

 

Pour mieux appréhender la constellation familiale, je vous propose de découvrir ci-après les 3 ordres ou lois qui régissent les systèmes familiaux. Il s’agit de :

1 – La loi d’appartenance

2 – La loi de la hiérarchie

3 – La loi de l’équilibre entre le donner et le recevoir

 

Il faut entendre par « loi » ce qui sous-tend des relations équilibrées au sein d’une famille et qui permet à chacun de se sentir à sa place et de vivre sa propre vie.

 

 

1. Loi d’appartenance

Appartenance à un groupe

 

Elle signifie que nul ne peut être exclu de son clan. Et par appartenance, on entend le droit d’appartenir à un système familial, d’y avoir une place, d’y être vu et reconnu (ce qui ne veut pas dire être apprécié).

D’ailleurs, l’enfant fait tout ce qu’il peut pour appartenir à son système, adoptant inconsciemment les systèmes de valeurs et de croyances, les comportements du milieu dans lequel il baigne. C’est à ce prix qu’il pense pouvoir être aimé et reconnu.

C’est ainsi qu’il se préserve de la culpabilité et du rejet.

 

 

 

 

Qui donc peut appartenir à un système familial ?

  • Tous vos ascendants et descendants bien sûr, vivants et morts ainsi que votre fratrie et votre conjoint.
  • Les enfants morts ou morts-nés et les fausses couches ou enfants avortés.
  • Les oncles et tantes, ainsi que grands oncles et grandes.
  • Toute personne dont le destin a été lié au système : par exemple, des ex-partenaires, des personnes spoliées, sacrifiées ou tuées par quelqu’un de votre famille, une nourrice qui a tenu une place particulière, des parents adoptifs et des enfants adoptifs, des parents biologiques s’il y a eu des adoptions dans la famille, etc…

 

Quelles sont les raisons qui conduisent le système à exclure ou rejeter certains membres de la famille ?

Tout ce qui peut avoir engendré de la culpabilité, de la honte ou une trop grande souffrance peut être refoulé par le système et générer des non-dits et de l’exclusion.

  • Ainsi, les personnes mortes en couches, les suicidés, les handicapés, les meurtriers, les personnes ayant fait de la prison, les femmes tondues après la guerre, etc… sont souvent occultés par le système et de ce fait exclus.

Or, le système ne supporte pas l’exclusion et dans ce cas un « innocent », c’est-à-dire un descendant de cette personne exclue, se chargera de son destin pour montrer qu’il y a un exclu à réintégrer. Tant que sa place ne lui sera pas rendue, « l’innocent » vivra une vie par procuration, reproduisant les problématiques de son aîné et vivant une vie, ressentant des émotions qui ne lui appartiennent pas.

 

 

2. La loi de la Hiérarchie

 

 

Chacun occupe une place dans la famille, en fonction de son ordre d’arrivée. Lorsque cette loi n’est pas respectée, des conflits et des rivalités vont émerger, renversant l’équilibre familial. Je vais évoquer ci-après quelques prévalences relatives à la hiérarchie dans les familles :

 

  • Les parents précèdent les enfants. Par conséquent, les parents doivent être respectés et honorés par leurs enfants. Ils leur ont transmis la vie et en ont pris soin, avec les capacités qui étaient les leurs. Ainsi, un enfant qui se croit supérieur à son parent, qui le juge ou le prend en charge (sauf cas des personnes âgées), qui veut se sacrifier pour sauver son parent, se place au-dessus de son parent et ne respecte pas la hiérarchie.

 

  • Les frères et sœurs (y compris les fausses couches et enfants décédés) ont chacun leurs places, selon l’ordre d’arrivée. Ceci est également vrai lorsqu’il y a des enfants issus de différents lits. Chacun a une place selon sa date de naissance. Ainsi, le 1er enfant d’un nouveau couple pourra être le 1er pour la mère et le 2ème pour le père. Celui qui se place au-dessus de ses aînés, ou qui ignore l’existence d’enfants issus d’autres lits, s’expose à générer des conflits et à avoir des difficultés à trouver sa propre place dans la vie.

 

  • En cas de couple recomposé, les enfants du premier couple passent avant le nouveau conjoint. Les enfants du nouveau couple, eux, passeront après les enfants du premier couple, puis du couple de leurs parents. Concrètement, cela signifie qu’une 2ème épouse qui serait jalouse de la fille de son nouveau partenaire ne respecterait pas sa place. Certes, c’est elle l’adulte et elle a certaines prérogatives, mais l’enfant du 1er lit est prioritaire et son conjoint se doit de lui accorder du temps de façon privilégiée.

 

  • Le premier partenaire (ou 1er amour) et les suivants ont chacun leur place. Pour avoir une chance d’être heureux dans un nouveau couple, il est important de respecter le ou les précédents partenaires de l’autre (les siens aussi !). Cela ne veut pas dire apprécier leurs comportements mais honorer leurs places et le fait que mon conjoint ait pu grandir grâce à lui/eux. En cas de non-respect, c’est un enfant du nouveau couple qui pourra s’identifier avec un précédent partenaire et vivre une relation de rivalité, de colère ou de tristesse avec l’un ou les deux parents.

 

  • Les parents biologiques précèdent les parents adoptifs et doivent donc être honorés, quelles qu’aient pu être les conditions de l’abandon de l’enfant.

 

Cette règle prête souvent à controverse. En effet, il ne s’agit pas d’accorder une place selon l’amour que l’on porte à quelqu’un, mais de respecter un ordre, celui de la hiérarchie. Les deux premières lois sont souvent interdépendantes : par exemple, en ignorant l’existence d’un enfant mort-né (non respect de la loi d’appartenance), cela décale aussi les places dans la fratrie (problème de hiérarchie).

 

 

3. La loi de l’équilibre entre le donner et le recevoir

 

La dernière loi est sans doute celle qui rencontre le plus d’incompréhension, voire d’opposition. En effet, elle semble aller à l’encontre d’une valorisation du sacrifice ou du don gratuit, fort biens vus dans nos sociétés judéo-chrétiennes.

Or, ce qui s’observe en constellations, c’est qu’il doit y avoir une recherche d’équilibre entre le DONNER et le RECEVOIR dans une relation.

Abordons tout de suite l’exception : la relation parents/enfants. En effet, les parents donnent et l’enfant reçoit. C’est dans l’ordre des choses. Comme l’enfant ne pourra jamais rendre ce qu’il a reçu à ses parents (la vie, les soins, etc…), il ne peut rétablir l’équilibre qu’en redonnant un jour à ses propres enfants ou en transmettant à d’autres ce qu’il a reçu. Par conséquent, les parents ne sont pas non plus en droit de revendiquer le «retour sur investissement» !

En dehors de ce cas, tout déséquilibre peut signer la fin de la relation, s’il n’y a pas de possibilité ou d’envie de ré-équilibrage. De la même façon, une recherche d’équilibre parfait signerait la fin de la relation. Par exemple, si un ami vous fait un cadeau de 100 grammes de chocolat un jour et que la fois suivante c’est vous qui lui fait le même cadeau, vous lui indiquez que vous êtes quittes et que la relation peut s’arrêter.

Dans les couples, pour que la relation grandisse en maturité, le volume d’échanges doit augmenter. Ainsi, le lien se renforce et l’amour grandit. Cela s’accompagne de joie, de paix et de légèreté. En donnant à votre partenaire, vous créez une pression chez lui qui l’invite à vous donner en retour, un peu plus que ce qu’il a reçu. Ensuite, cela créé une pression chez vous qui vous incite à lui donner en retour, un peu plus et ainsi de suite… C’est ainsi que l’amour et le lien se renforcent. A l’inverse, un volume d’échanges restreint apporte peu de bonheur mais permet de rester « libre ».

Précaution : ne pas donner plus que ce que l’autre est prêt à prendre et est capable de redonner, sinon le déséquilibre s’installe.

 

Cas particuliers :

  • Donner sans prendre : cela permet de garder une position haute puisque l’autre est en dette. Au bout d’un moment, c’est celui qui ne peut rétablir l’équilibre qui en veut à l’autre et éventuellement rompt la relation.
  • Refuser de prendre : certains ne veulent rien devoir à personne et se sentent supérieurs voire différents. Mais ils vivent à l’économie et leur vie est vide et insatisfaisante. C’est notamment le cas des personnes souffrant de dépression.
  • Impossibilité ou incapacité de donner et donc de rendre (personnes disparues, handicap ou maladie de l’un…)
  • Partout où l’équilibre des échanges et le redonner n’est pas/plus possible, le moyen de se libérer de la pression sera de donner à quelqu’un d’autre ce qu’on a reçu.
  • Sinon, le remerciement sincère rétablit l’équilibre (quand il n’est pas là pour éviter de donner soi-même en retour !). Il s’agit de dire « Je prends avec bonheur et avec amour ».

 

Rétablir l’équilibre au négatif

Le besoin de justice et d’équilibre s’exprime aussi sur le volet négatif. Si quelqu’un vous porte préjudice ou vous fait souffrir, le besoin de réparation se manifeste tant du côté de la victime que du côté du coupable. Cette fois, l’équilibre doit se rétablir par un dommage en retour ou une demande de réparation, mais l’intensité doit être moindre. Sinon, dans un couple par exemple, la relation va s’arrêter.

Si la « victime » pardonne à l’autre pour lui éviter d’assumer la responsabilité de sa faute et éviter le conflit, cela ne permet pas de résoudre le déséquilibre. Si quelqu’un pardonne, il se sent supérieur et l’autre ne peut redevenir son égal. Pour qu’il y ait réconciliation, la victime doit demander réparation et le coupable doit porter les conséquences de ses actes (il ne doit pas non plus demander pardon). Ainsi chacun garde sa dignité. Sinon, le « coupable » n’a plus qu’à partir.

Parfois, réparer la faute ou le dommage n’est pas possible car c’est irréparable (mort…). Aucune action ne peut rétablir l’équilibre. Il ne reste plus qu’au coupable et à la victime à se soumettre au destin.

C’est un travail que je considère comme sacré.

Le travail de constellations familiales se distingue du travail de psychogénéalogie, bien que ces deux approches puissent se compléter et s’éclairer l’une l’autre. En psychogénéalogie, nous devons beaucoup à Anne Ancelin Shützenberger pour ses travaux sur le syndrome anniversaire, c’est-à-dire la répétition autour de dates d’événements (de décès, de mariage d’anniversaire,…). La psychogénéalogie prend en compte les informations généalogiques disponibles (dates, métiers, maladies, accidents,…) et les histoires de famille. Cela permet de situer l’origine de difficultés. En revanche, la constellation familiale permet de pacifier une problématique, même si l’on n’en retrouve pas de trace historique.

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