Clotilde a 22 ans. Son petit nez retroussé et ses taches de rousseur lui valent souvent des remarques moqueuses de ses camarades de promo. « T’as pris le soleil derrière une passoire ! » ou « Tu joues de la trompette sans instrument ? ». Clotilde sourit bravement, mais ça la vexe. Déjà que depuis toujours elle a entendu ses parents lui seriner « Je ne sais pas comment tu te débrouilles ma pauvre fille, mais t’es toujours mal fagottée. Regarde ta sœur et prends exemple ! ». Des efforts, elle en a fait des tonnes. Pour être bonne en classe, réussir son concours. Tantôt elle était la meilleure et là elle se sentait exister, tantôt elle rejoignait le peloton des « corrects» et alors là le moral était en berne. C’est d’ailleurs ça son problème si elle y pense. Si elle se compare aux autres, elle n’est jamais …
Vivre conforme ou vivre libre ? Depuis notre plus tendre enfance, nous comprenons qu’il est préférable de dire, de faire et de nous comporter comme le souhaitent les adultes qui nous entourent, autrement dit d’être conforme, dans la norme. Très vite, nous apprenons à oublier nos impulsions les plus profondes, notre spontanéité, notre joie de vivre, parfois, pour devenir celui ou celle que nos parents attendent que nous soyons. Eux-mêmes ne font que reproduire ce qu’ils ont vécu et le formatage qu’ils ont reçu. Ainsi, nous devenons progressivement quelqu’un d’autre, une personne qui s’est désalignée de sa sagesse intérieure et de sa force intrinsèque. Oh, cela a bien des avantages. Cela permet de s’intégrer dans la société, d’être accepté, d’être aimé et d’être reconnu. Enfin, « reconnu » pour ce que l’on paraît être et non pas reconnu pour ce que …