Parents : faut-il faire POUR ou AVEC ses enfants ?

Être parents (voire grands-parents) questionnent énormément sur l’éducation, les valeurs à transmettre, les soins à apporter, les activités à proposer ou organiser, l’autorité juste, etc. alors même que les blessures de nos enfants intérieurs ne sont pas nécessairement guéries.

 

  • Que nous reste-t-il de notre enfance ?
  • Quels sont les moments qui nous ont marqués, positivement ou négativement ?
  • Quels sont les manques d’attention ou d’affection dont nous avons souffert ?
  • Quels sont les trop-pleins d’attention ou d’affection qui nous ont étouffés ?
  • Quelle juste proportion pouvons-nous alors trouver entre faire POUR ses enfants et faire AVEC ses enfants, afin que leur enfance soit source d’estime de soi, de souvenirs heureux, de force pour avancer dans la vie ?

 

Il est nécessaire d’étayer ce que signifie FAIRE POUR ses enfants.

 

La plupart des parents considèrent que leur rôle est d’apporter du bien-être matériel à leurs enfants tout autant que de l’amour. Et c’est bien sûr nécessaire pour que les besoins de base de l’enfant soient satisfaits :

 

  • Nourriture
  • Vêtements
  • Hébergement / chambre
  • Temps de repos
  • Temps d’apprentissage scolaire et extra-scolaire
  • Jouets, livres
  • Soins apportés à l’enfant

 

De plus, alors que le matérialisme a envahi notre société, beaucoup de parents compensent leur absence au travail par des objets ou cadeaux de plus en plus technologiques (tablettes, ordinateurs, téléphones, télévision dans la chambre de l’enfant, jeux vidéos, playstations, consoles, wii, etc…). Ces objets présentent l’avantage d’occuper l’enfant (souvent de façon passive) lorsque les parents ne sont pas disponibles et en font d’étranges baby-sitters, y compris chez les tout-petits avec les troubles que l’on peut observer. Ou alors, les enfants sont inondés de jouets dont ils se désintéressent rapidement car remplacés par de nouveaux jouets à découvrir.

 

D’autres parents, pensant préparer au mieux leurs enfants à la réussite sociale, organisent pour ceux-ci des agendas extrêmement chargés en dehors du temps scolaire : musique, activités sportives, langues étrangères, activités artistiques, etc. Cela laisse peu d’espace à l’enfant pour ne rien faire, pour rêver, pour imaginer et s’inventer des activités, voire pour s’ennuyer, ce qui peut être très bénéfique que de le confronter à l’absence de sollicitation.

 

Bien évidemment, ce que les parents offrent POUR leurs enfants peut être nécessaire, pour autant qu’il y ait de la mesure (en volume et selon l’âge des enfants) et que cela soit équilibré avec des temps privilégiés passés AVEC les enfants qui nourrissent la relation affective d’une manière plus subtile.

 

En effet, la plupart des patients que je reçois en cabinet de psychothérapie évoquent un manque de réassurance ou de reconnaissance lié à l’absence de leurs parents, que ce soit une absence physique (séparation, travail, occupation extérieure) ou psychologique.

 

Par absence psychologique, j’entends que le parent est physiquement présent mais qu’il n’est pas vraiment disponible pour jouer AVEC l’enfant ou lui montrer son affection (émotionnellement absent). Par exemple, il joue plus ou moins avec l’enfant tout en utilisant son téléphone portable. Ce peut être également un parent qui s’impose de faire une activité AVEC l’enfant mais qui le fait par devoir, sans y mettre de la présence et du plaisir partagé. Ce que retient l’enfant, c’est que le parent n’est pas disponible pour lui, n’est pas réellement présent à lui !

 

En résumé, il est important d’offrir à l’enfant ce qui lui permet de grandir et de se sentir en sécurité matérielle ET affective, autrement dit de FAIRE POUR et aussi D’ETRE ou de faire AVEC. Jouer avec l’enfant, partager des moments privilégiés, être là pour l’aider, le consoler, le rassurer sont autant de pépites qui lui permettront de sentir qu’il a de la valeur, qu’il est reconnu et vu pour qui il est.

 

C’est essentiellement l’interaction affective et les moments de qualité et d’exclusivité qui vont permettre à l’enfant d’apprendre à gérer ses émotions, d’avoir confiance en lui, d’accepter un cadre juste et adapté, de se sentir reconnu et accompagné vers la meilleure version de lui-même.

 

N’est-ce pas le rôle des parents que de permettre à l’enfant de devenir qui il est vraiment et de devenir un être responsable ?

 

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