Le sentiment d’illégitimité : un caillou dans sa chaussure!

Depuis aussi longtemps qu’elle se souvienne, elle ne s’était jamais sentie légitime. Au début, ce terme même de légitimité ou d’illégitimité lui était complètement étranger. C’est en avançant dans la vie et en faisant de multiples expériences qu’elle avait finalement réussi à mettre le doigt (de pied !) sur ce caillou dans sa chaussure, ce caillou qui l’empêchait d’avancer, de se positionner, de se donner le droit d’être tout simplement là, parmi ces autres humains qu’elle côtoyait.

 

Il faut dire que cela avait mal commencé ! D’abord, son père ne l’avait pas reconnue et par conséquent n’avait pas voulu lui donner son nom. Elle portait les stigmates de l’enfant illégitime, de l’enfant non désiré, pour lequel une place douillette entre ses deux parents n’avait pas été préparée dans cette vie. De fait, son arrivée sur Terre commençait déjà à déranger les « grands ». Pourtant, le mot « bâtarde » ne lui avait pas été asséné. C’était passé de mode ! Cela ne résonnait plus vraiment comme une insulte à l’époque où les couples non mariés fleurissaient et où les mamans célibataires avançaient bravement en solo dans la vie.

 

De ce fait, elle avait considéré qu’elle n’avait pas le droit d’être là, qu’elle ne méritait pas une place dans cette communauté humaine. Et puisque c’était comme cela, elle avait tout fait pour se faire oublier ou, en tout cas, pour faire le moins de vagues possible. Cela avait plus ou moins fonctionné jusqu’à aujourd’hui mais maintenant ce caillou avait créé de multiples ampoules, des plaies à vif qui requéraient toute son attention. Cela devenait vital. Ou elle disparaissait complètement ou elle se donnait le droit d’être ici, d’être légitime de parler, de marcher, d’aimer, d’avoir une opinion, de revendiquer sa place voire une augmentation !

 

La question était de savoir comment s’y prendre. Cela faisait si longtemps qu’elle s’était oubliée et dévalorisée, se comparant sans cesse aux autres qui ne pouvaient qu’être MIEUX qu’elle, qu’avoir plus de valeur, plus d’intérêt, etc.

 

Sa petite voix intérieure lui soufflait pourtant que cela n’avait pas de sens, qu’elle avait sa place dans le grand Plan de la Vie et que sa présence comptait beaucoup. Elle lui susurrait qu’elle apportait une note singulière et précieuse au grand orchestre de la vie et que sans elle le concerto final en serait appauvri. Pourtant, elle avait du mal à y croire. Que pouvait-elle apporter de précieux sur cette planète puisqu’elle considérait ne pas y avoir de place ?

 

  • J’ai dû me tromper de famille ou peut-être de planète se disait-elle. A quoi cela sert-il de se nourrir, de travailler pour en réalité ne faire que survivre jusqu’à la mort ? J’en ai vraiment assez. J’ai envie de jeter l’éponge !
  • C’est parce que tu es une éponge justement que tu ne sais pas qui tu es lui répondit sa voix intérieure. Tu es influencée par toutes les énergies qui te traversent. Elles te bousculent comme si tu étais un culbuto et tu en es toute tourneboulée ! La sagesse consisterait à te poser et à méditer sur ta légitimité.
  • Au point où j’en suis, je suis prête à tout essayer. Je vais fermer les yeux et laisser venir ce qui vient. Peut-être enfin aurais-je des réponses.

 

Quelques minutes plus tard, sa respiration était devenue calme et tranquille même si son mental continuait à lui adresser des préoccupations matérielles. Ses doutes et ses peurs commençaient doucement à s’éloigner et elle put percevoir plus clairement les réponses de son âme.

 

  • Tu es légitime de toute éternité, chère âme. Cela n’a rien à voir avec tes parents terrestres. Le simple fait que tu te soies incarnée ici en ces temps te rend légitime. Tes véritables parents ne sont pas de ce monde. Ils t’aiment et te reconnaissent profondément. Si tu le leur demandes, ils pourront te bercer dans leurs bras bienveillants et t’accorder tout l’amour que tu mérites. Sache que tu n’as rien à faire pour cela. Tu n’as pas à être parfaite. Tu n’as pas à être intéressante, selon tes critères ou ceux des autres. Tu l’es par nature !
  • J’entends tout cela mais je me sens tellement indigne, comme si je n’étais pas assez, comme si je n’avais pas le droit, comme si je ne méritais pas. Pourquoi donc, ne puis-je me débarrasser de ces programmes ?
  • Tu as mis le doigt dessus. Ce sont des « programmes » qui t’ont été implantés de diverses manières : par ton conditionnement familial et éducatif, par le formatage de la Société qui ne veut pas que les êtres soient libres et souverains. Les êtres apeurés ou infériorisés ne sont pas un danger pour les Contrôleurs de cette planète. Tant que tu te trouves indigne ou illégitime, tu ne prends pas ton poste dans ces temps de bataille finale pour la liberté de la conscience. Tu vis en deçà de qui tu es et tu ne t’alignes pas à ta mission de vie et aux messages de tes guides qui pour l’instant attendent que tu fasses l’espace pour les écouter ! Pas seulement pour demander. Ils disent que tu sais demander et même prier mais que tu ne sais pas écouter les réponses de la vie. Tu as le droit d’obtenir des réponses et tu les obtiens. Seulement, tu ne les écoutes pas. Autorise-toi à les entendre !
  • Effectivement, parfois j’ai des intuitions ou ce que je crois être des messages mais je ne sais pas si ce sont des illusions ou des vraies guidances. Alors, je n’en tiens pas compte.
  • C’est un mécanisme de protection qui finit par t’enfermer aujourd’hui. Nous te recommandons d’écouter les messages que tu reçois puis de les passer au crible de ton discernement vibratoire. Ressens ce qui te paraît juste, ce qui te met en joie, ce qui rend ta respiration régulière et ample. Lorsque les messages sont impulsés par le mental-ego ou par de l’intelligence artificielle, alors le corps réagit par des crispations, du mal-être ou encore de l’impulsivité à agir de suite. La vraie guidance est tranquille. Elle ne t’impose aucun rythme effréné. Elle te propose de poser un pas après l’autre, toujours dans le bon ordre et dans le bon timing divin.
  • Chère âme, ces messages me font un bien fou. Ils résonnent avec douceur et amour à l’intérieur de moi et j’éprouve beaucoup de gratitude pour toi, pour vous puisque tu dis « nous ».
  • Nous sommes Unité, nous ne faisons qu’UN. L’amour que tu ressens provient de la Source Divine que certains appellent Dieu, au delà de toute doctrine ou religion. Non seulement, tu es légitime et digne d’être aimée par la Source mais les autres humains le sont tout autant. Oublie les programmes de division, de comparaison, d’inférieur-supérieur. Ce ne sont encore que des programmes qui asservissent.
  • Je me rends compte que j’ai beaucoup de travail à faire sur moi-même pour repérer quand ces programmes s’activent et pour m’en dégager.
  • Demande de l’aide et tu en recevras. N’est-ce pas ce que Yeshua (ou Jésus) disait : « Demande et tu recevras ».
  • Je me rends compte que je n’osais même pas demander de l’aide tellement je me sentais illégitime ! Je comprends que j’avais tout faux !
  • Ne t’en veux pas surtout. Ne rajoute pas la culpabilité à l’indignité ou à l’illégitimité. Ce serait dommage de remplacer la peste par le choléra !
  • Chère âme, tu as beaucoup d’humour ! Merci pour la légèreté de tes propos. Je vais faire de mon mieux pour incarner de nouveaux comportements plus alignés à qui je suis vraiment.
  • Qu’il en soit ainsi !!

Peu de temps après, elle reprenait pied (toujours ce fameux pied) dans la réalité avec toutefois la sensation qu’elle avait retiré un énorme caillou de sa chaussure. Elle ouvrit les yeux, s’étira, respira profondément, sourit à la Vie et se dit « J’ai le droit, je mérite, Je suis ce que je Suis ».

 

Histoire écrite par Sylvie Bergeron décembre 2023

 

 

 

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