La crise de couple : une opportunité?

La crise de couple

Le couple n’est pas un long fleuve tranquille. Passée la phase fusionnelle de la rencontre, où l’autre nous « aimante », nous comble à tous les niveaux de notre être et nous manque par son absence, la maturation du couple apporte ses bienfaits mais aussi son lot de disputes ou de conflits, jusqu’à LA crise qui, si elle n’est pas dépassée, peut aboutir à la rupture. Et c’est bien le risque actuellement dans une culture d’idéalisation du couple, lieu de toutes les projections d’accomplissement, et de culture du « zapping » amoureux.

Or, la crise est avant tout une opportunité d’évolution pour le couple et pour chacun de ses membres. Elle permet en particulier de (re)trouver la bonne distance, de retrouver une certaine autonomie, de voir l’autre tel qu’il est et non tel que nous l’avions imaginé, de mieux identifier nos manques, nos besoins, nos limites et de trouver une nouvelle façon de communiquer. Bref, la crise est salutaire, si nous savons bien la négocier ! C’est souvent le « symptôme » (baisse de libido, sexualité insatisfaisante, infidélité, addictions, dépression, problèmes d’argent..) qui entraîne la crise de couple mais il en est rarement la cause première.

La rencontre n’est jamais le fruit du hasard

quelle que soit la « légende » que le couple raconte aux autres sur ce qui a attiré chez l’autre. Nous rencontrons la « bonne personne », en résonance avec nos blessures d’enfant, nos manques et nos failles ; celle dont nous attendons inconsciemment qu’elle vienne nous réparer. Or, l’enfant en nous ne peut être réparé par l’enfant en l’autre que nous avons aussi rencontré ! Tout au plus, la relation va-t-elle nous permettre de révéler nos blessures et de nous donner l’opportunité d’y travailler pour nous en libérer, si nous en avons le courage et si nous avons la volonté de sauver ce qui peut l’être.

Lorsque le conflit arrive, les modes « pilotage automatique » se réactivent.

Geneviève rentre dans sa coquille et est tétanisée lorsque son compagnon crie, comme lorsqu’elle était enfant et que son père la sermonnait. David ne cesse de faire des reproches à son épouse tout comme sa mère le faisait à son égard. En outre, il a une soif de reconnaissance insatiable que les compliments de son épouse ne peuvent étancher.

Or, baisser les armes pendant une phase de conflit et s’ouvrir nécessite une certaine dose de solidité intérieure. Cela peut donner des armes à l’autre contre soi-même et fragiliser davantage le couple. Pourtant, cette étape est nécessaire pour ré-enclencher la communication, voire changer de façon de communiquer. C’est souvent, lorsque le couple tourne en rond dans cette phase qu’il choisit de se faire accompagner.

Se faire accompagner

Le rôle des thérapeutes de couple est crucial. Pour ce qui nous concerne, Moïse et moi-même accueillons les couples ensemble pour qu’ils retrouvent les énergies féminines et masculines face à eux. Dans ce cas, ce n’est pas deux personnes que nous recevons mais deux personnes plus le couple. Notre mission est de nous mettre au service du couple, quel que soit son devenir et quelle que soit la difficulté qu’il rencontre. Nous ne sommes ni juges, ni arbitres, ni promoteurs d’un modèle idéal de couple. Nous ne prenons pas partie pour l’un au détriment de l’autre. Notre conviction est que chaque couple est unique et possède en lui-même les ressources nécessaires pour se re-créer.

Nous apportons un espace neutre d’écoute et de dialogue et nous invitons à expérimenter de nouvelles façons de communiquer : parler de soi et dire JE, éviter le « tu qui tue » (les reproches et le jugement), exprimer ses besoins et attentes sans que ce soit des exigences, parler de ses sentiments, de ses peurs, de ses doutes et aussi accueillir ce que l’autre a à dire sur le même modèle. Nous amenons aussi à prendre conscience de la part de l’enfant intérieur qui s’exprime dans la réactivation des blessures du passé. Juliette s’est rendue compte que sa blessure d’abandon la rend hypersensible aux déplacements professionnels de son mari. Elle s’angoisse et lui fait payer son absence à son retour. En en prenant conscience, Pierre a pu comprendre son besoin d’être appelée au téléphone lorsqu’il s’absente et s’engager à le faire au moins une fois. De son côté, elle est plus sereine et peut le retrouver avec plaisir.

Lorsque la crise permet de déboucher sur un nouvel espace de communication, d’ouverture et de confiance, elle a pleinement joué son rôle.

Le couple a grandi et chacun a transmuté une partie de ses vieilles blessures ou appris à composer avec elles. Le couple a l’expérience d’une sortie de crise et de ses bénéfices et cette expérience devient ressource pour la suite de la relation. Car d’autres crises se présenteront, témoins de l’évolution de l’un ou de l’autre, du changement d’une étape de vie ou de remontées d’anciennes blessures.


A moins de constater que les trajectoires de chacun se sont trop éloignées et que la rupture est la seule solution. L’important est de prendre conscience que la rupture et le choix d’un nouveau partenaire ne vont que permettre de rejouer le même scénario avec un autre acteur, si les problématiques n’ont pas été résolues.

Consultations de couple : 1h30 avec Sylvie et Moïse Bergeron

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