Les loyautés familiales sont comme des contrats implicites que nous avons passés avec notre clan familial dans une tentative maladroite de réhabilitation, de pacification ou de réparation.
Ce n’est pas une décision consciente. C’est quelque chose qui s’impose à l’individu quand il s’incarne dans une famille. Tout ce qui a généré de la honte, de la culpabilité, de la souffrance ou de l’exclusion dans le système familial va être comme un marqueur dans l’arbre généalogique et générer des loyautés familiales ou d’autres dysfonctionnements.
Ce sont les plus jeunes, innocents et bien souvent n’ayant aucune connaissance de ce qu’il s’est passé dans le clan, qui vont tenter de rééquilibrer le système.
Comment ?
- En portant un destin qui ne leur appartient pas
- En adoptant des comportements (ou maladie ou symptômes) qui rappellent quelqu’un d’autre dans le clan
- En expiant pour une « faute » qu’ils n’ont pas commise mais que des ancêtres ou parents ont commises
- En vivant des situations qui rappellent celles d’un plus ancien ou parfois d’un membre de la famille exclu ou moins bien loti (handicap, rejet, abandon, violence, infidélité, abus sexuel, maltraitance, faillite…)
- En tentant de « réparer » un parent (en deuil lors de la grossesse ou juste après, dépressif ou malade)
Être « comme » donne un sentiment d’appartenance et de bonne conscience.
Ainsi, il est fréquent d’observer qu’une sœur bien-portante devient handicapée suite à un accident comme sa sœur née handicapée. Ou encore, que le petit-fils d’un homme ayant fait faillite et ayant provoqué la pauvreté des siens vit lui aussi une faillite comme son grand-père rejeté par le clan.
Les exemples sont nombreux et le travail de psychogénéalogie et de constellation familiale permet d’identifier les scenarios de reproduction dans les familles pour ensuite les transmuter.
A cet effet, il est toujours intéressant de se pencher sur son arbre généalogique et d’interroger les personnes encore vivantes pour obtenir des informations sur l’histoire de ses ascendants (évènements douloureux, immigration, guerres, etc…).
Par conséquent, pour se libérer de l’emprise de ces loyautés invisibles et inconscientes, il est nécessaire de :
- reconnaître les exclus (notamment ceux qui sont vus comme méprisables),
- de rendre à chacun ce qui lui appartient, tout en honorant son destin difficile,
- de reprendre sa juste place de « petit » dans l’ordre d’apparition dans le système
- de passer par la case « mauvaise conscience » !
Que signifie passer par la cas « mauvaise conscience » ? Cela signifie qu’aller mieux qu’un ancêtre ou parent peut générer de la culpabilité alors que rester dans le même état que lui est paradoxalement plus confortable. Il faut donc lâcher ce mécanisme pour s’autoriser la libération de soi-même et de son ascendant, voire de ses descendants.
Auriez-vous du plaisir à voir votre petit-fils spolié (ou trahi, rejeté, abandonné, etc.) comme vous l’avez été ? NON.
Ici, honorer le destin de son grand-père/de sa grand-mère et lui laisser ce qui lui appartient est la clé pour avancer plus léger dans sa vie et s’aligner à sa véritable mission d’incarnation. C’est en allant bien que nous honorant le mieux nos ancêtres. Ainsi, ce qu’ils ont vécu n’aura pas été vain.
C’est le travail sacré que propose la constellation familiale. Il n’y a pas de mots pour décrire ce qu’il se vit dans ce travail car c’est à expérimenter.
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