L’étude des constellations familiales ne m’avait pas laisser supposer combien la place des enfants de fausses-couches pouvait compter dans l’inconscient familial. C’est en commençant à animer des constellations familiales il y a quelques années que je me suis rendu compte des éléments suivants :
- l’enfant de la fausse-couche a besoin d’être reconnu dans le système et d’y avoir une place (sinon il est exclu) ;
- l’enfant qui suit la fausse-couche se vit souvent comme un enfant de remplacement et ne prend pas vraiment sa vie. Il se sent usurpateur, ne s’autorise pas pleinement à vivre et à réussir car il se dit inconsciemment que si l’autre avait survécu lui ne serait pas là ;
- l’enfant qui précède la fausse-couche peut se sentir coupable d’être en vie ;
- le père est en général dans le déni de l’existence de cet enfant et ne prend pas la mesure de la souffrance de sa compagne ;
- la mère se sent une « mauvaise matrice » et culpabilise. Parfois, elle aura du mal à s’attacher aux enfants suivants par peur de les perdre ;
- aucun des enfants de la fratrie ne se sent confortable et ceux qui suivent ne se sentent pas à leur juste place, ni dans la famille, ni dans la vie.
La constellation familiale permet à chacun de pacifier ses souffrances, de retrouver sa juste place et de laisser « partir » celui qui est bloqué entre deux mondes.
Il s’agit souvent de regarder l’enfant de la fausse-couche et de lui dire : « je te fais une place dans mon coeur. Un jour, moi aussi je mourrai. Regarde-moi avec bienveillance si je reste ». Ce à quoi l’enfant de la fausse-couche peut répondre à ses frères et soeurs qui le suivent « J’avais besoin d’être vu. Tu n’as pas volé ma place, c’est ta place. Tu n’as pas volé ma vie, c’est ta vie. Je te regarde avec bienveillance sur tu restes. »
Bonjour
Je vous remercie beaucoup pour cet article. Je comprends un peu mieux ma mère qui nous a laisse ma sœur jumelle et moi chez une nourrice 4 jours et nuits par semaine pendant 2 ans . Elle a fait 2 fausses couche avant de nous avoir ma sœur et moi. Elle avait peut être peur de nous perdre et préférait nous laisser a quelqu un d autre . Dans votre article j ai aussi ressenti beaucoup de chagrin en lisant, » j ai pris sa place » c est sûrement une croyance que j ai inconsciemment . Merci de m ouvrir des portes sur la compréhension de ma place dans le monde. Valérie
Bonjour Valérie,
La compréhension permet de voir l’amour là où l’absence s’est fait sentir. Elle vous permet aussi de donner une place à ceux qui ne sont pas restés et de vous autoriser à vivre votre propre destin. C’est en tout cas ce que je vous souhaite. Bien à vous. Sylvie